jeudi 29 février 2024

Revue Poésies Plastiques n° 10












































































Revue Poésies Plastiques n°10

ISSN : 2727-9855 Mars 2024 

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 Éditorial Revue Poésies Plastiques n° 10:

La Poésie est en mouvement. La poésie est mouvement.

Elle retranscrit les mouvements de nos rêves, et le rythme du monde.

Les poèmes-encres de Louise BRUN, qui ponctuent ce numéro de la Revue Poésies Plastiques, évoquent les mouvements du corps.  Son écriture entre en résonance, de façon saisissante, avec les différentes créations visuelles qui jalonnent ce numéro. Ombres et disparitions, chorégraphies intérieures, sursauts de la pensée, sont autant de thèmes abordés dans les œuvres des plasticiens, et qui traversent les poèmes de Louise BRUN. Elle déploie une poésie sismographe, en écho avec ses créations gestuelles –les Encres- hantées par la danse. Les mots du poème sont alors projetés dans l’arène d’une écriture plastique. Les tracés du dessin, entrelacs, linéaments, griffures, fusionnent avec les traces d’encre, coulées, frottées, ou effleurées. Autant de procédures qui enregistrent des émotions, par les actions du corps, entre dessin et écriture.

Les photographies de Tommi VIITALA nous entraînent dans les mouvements de l’ombre. Ainsi les textures de pluie de Tommi VIITALA montrent des ombres perlées de gouttes de lumière, entre apparition et disparition.

Les surfaces vitrées, ruisselantes, diluent dans la nuit les silhouettes des passants.

Les valeurs tonales  du clair-obscur nocturne, sont teintées de reflets colorés, dans une lumière liquide. Dès lors, les photos de Tommi VIITALA ressemblent à des peintures.

Ce clair-obscur en mouvement se retrouve dans la BD d’EFSÉ, intitulée Shadow inside.

Des figures aquarellées émergent de sombres surfaces liquides.

Les dessins s’évanouissent dans des pénombres multicolores.

Le cadrage découpe l’espace et les corps en mouvement, comme une structure flottante, dans une profondeur mouvante.

Pierre GONDRAN, dit REMOUX explore des mouvements intérieurs.

Sa poésie spatiale développe des diagrammes aux mouvements centrifuges ou centripètes, qui nous entraînent dans une farandole des mots.

Les substantifs ou les adjectifs, libérés des structures de la phrase, entrent dans un flux polysémique, comme une ondulation corpusculaire, une vibration de la pensée.

Les collages d’Erika BOURNET DELBOSC, semblent également sonder des mouvements du dedans. Présentés sous forme de séquences, ces collages exposent leur propre processus de production, sans toutefois respecter la chronologie.

Chaque séquence avance par saccades, arrêts et retours, bonds en avant ou en arrière. Comme des jumps cuts de la mémoire. De plus, le contraste entre l’aspect brut des déchirures et la préciosité des lignes cousues, réfléchit la discontinuité des séquences.

Les formes en devenir apparaissent en filigrane, dans un tissu temporel déchiré, fragmenté, à l’image de notre conscience, travaillée par des forces souterraines.

Ce mouvement irrégulier, spasmodique, nous fissure, nous fouille, et nous révèle.

 

Frédéric Chauvreau, pour Revue Poésies Plastiques, mars 2024.

 

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