samedi 31 octobre 2020

Revue Poésies Plastiques n°3

Revue Poésies Plastiques n°3                               ISSN : 2727-9855
Novembre 2020 

Dess(e)ins de mots. 

 

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Sommaire :



p. 5 Pierre ALFERI, sonnet, poème dessiné.

p.15 Philippe FAVIER, Le Grand Livre, livre-Monument.

p.33 Richard LEACH, poèmes-collages.

p.50 Fred EERDEKENS, sculptures-poèmes.

p.58 EFSÉ, Espace Feuilleté, BD-poème.

p.82 Dennis J. BERNSTEIN et Warren LEHRER, Five Oceans in a Teaspoon, poésie typographique,         poèmes animés. 

 

Le dessin pense.

Et tous les actes barbares, réactionnaires et obscurantistes, ne pourront le réduire à néant.

La poésie pense.

C’est une parole libérée, une écriture déchaînée.

Et aucun pouvoir fanatique, criminel et crapuleux, ne pourra la faire taire.

L’ Art est Résistance, l’Art est résilience.

Entrez dans sa danse.

Libérez sa pensée.

 

Draguignan, 1er novembre 2020.

Frédéric Chauvreau

 

Éditorial :

 

Comment interpréter les relations entre le dessin et l’écriture poétique ?

Encore faudrait-il interroger ce que l’on entend par dessin, et par écriture poétique.

Cet objectif relève, a priori, d’une mission quasi impossible, dans la mesure où, des avant-gardes modernes aux créations contemporaines, les artistes se sont attachés, précisément, à transgresser les limites des définitions du dessin et de l’écriture.

Telle est, pourtant, la question ouverte par les œuvres, poétiques et plastiques, que nous allons explorer dans ce numéro de Revue Poésies Plastiques. Nous ne tenterons pas de dégager une hypothétique Essence de la Poésie,  ni de chercher une illusoire définition des Arts Plastiques. Poser la question des relations entre la poésie et le dessin invite, dans un premier temps, à s’interroger sur l’illustration, et, en filigrane, sur la représentation.

Autrement dit, la question n’est pas: comment une belle image peut-elle illustrer un texte?

Il s’agit, en revanche, d’interroger l’hybridation du texte et de l’image, à savoir:

qu’est-ce qui, dans le texte, fait image ? Ou qu’est-ce qui fait signe dans l’image?

Comment le dessin pense-t-il ? Que peut-on lui faire dire ?

C’est-à-dire comment articuler un dessin avec un dessein ?

Ce dessin/dessein fait écho au concept de disegno *, inventé à la Renaissance.

* Sur la question du disegno, voir les conférences de Jacqueline LICHTENSTEIN sur Pratique et théorie du dessin XVe-XIXe siècle. Source: https://www.louvre.fr/pratique-et-theorie-du-dessin-xve-xixe-sieclepar-jacqueline-lichtenstein

Son but était de revendiquer une forme mentale, une intention, à l’origine de l’acte de dessiner. L’enjeu de cette fiction théorique était essentiellement social et économique; il s’agissait d’extraire le métier du peintre du champ de l’activité artisanale (les arts mécaniques) pour l’élever à la dignité d’une profession intellectuelle (les arts libéraux).

Loin de vouloir réactualiser le concept du disegno, pour lui donner un usage contemporain, nous envisagerons la question du dessin dans une perspective d’intermédialité * .

A cet effet, nous observerons les aventures de l’attelage mot-image, en portant notre attention sur la polysémie des dess(e)ins de mots.

Comment le dessein du dessin passe-t-il dans l’écriture ?

Ou comment l’écriture poétique se fait-elle dessinante ?

Il s’agit de trouver un passage entre les mots et les images .

En quoi le texte peut-il contaminer le regard sur les œuvres plastiques ?

Comment la perception de l’objet plastique vient-il disséminer le sens des mots ?

Dans un deuxième temps, la poésie plastique des dess(e)ins de mots, au sens où nous entendons l’exposer ici, nous conduira à interroger l’espace de présentation.

La présentation est à comprendre, précisément, comme tout ce qui excède la représentation.

C’est-à-dire tout ce qui est en deçà ou au-delà de la représentation.

Espace mouvant, souvent ignoré, impensé, car, la plupart du temps, illisible.

En deçà de la représentation ,nous interrogerons, notamment, la lisibilité du dess(e)in de mots, ou les effets de la matérialité du support sur le dessin et l’écriture. 

Au-delà de la représentation, nous interrogerons les divers espaces de l’écriture; de la mise en page au déploiement du livre, ou des mots, dans l’espace d’exposition, l’espace du spectateur.

Ainsi, nous croiserons, tour à tour, le Sonnet dessiné de Pierre ALFERI, le Grand Livre de Philippe FAVIER, puis les collages-poèmes de Richard LEACH, les sculptures-poèmes de Fred EERDEKENS, la BD-poème d’EFSÉ, et les poèmes animés de Dennis J. BERNSTEIN et Warren LEHRER.

* Rémy BESSON, Prolégomènes pour une définition de l’intermédialité, 1994. 

Source: https://cinemadoc.hypotheses.org/2855

 






























































































































































































































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